Edito du 18 octobre 2015

Tous en mission pour annoncer le Christ

 

En 1816, une jeune fille de 17 ans, Pauline Jaricot, huitième enfant d’un industriel de la soie, s’associa avec des jeunes ouvrières des usines de son père pour travailler à l’Évangélisation, par la prière et la mission. Elle mit au point un ingénieux système participatif de récolte de fonds (200 ans avant le crowfunding !) en créant une chaîne de dix personnes qui mirent un sou par semaine pour les missions ; ces 10 personnes en recrutèrent 10 nouvelles, et ainsi de suite, jusqu'à amasser des sommes considérables pour l’époque.

Le phénomène s'étendit alors dans toute l’Europe et finit par attirer l’attention du Pape Pie XI qui, le 3 mai 1922, créa l’œuvre de la Propagation de la Foi. Quatre ans plus tard, en réponse à une demande de ce Conseil Supérieur de la Propagation de la Foi, Pie XI approuva et encouragea « l’organisation d’une journée de prières et de propagande pour les missions, à célébrer en un même jour dans tous les diocèses, paroisses et instituts du monde catholique ». C’est ainsi que, reprenant l'intuition initiale de Pauline Jaricot, naquit la première Journée Missionnaire Mondiale... en 1926 !

89 ans après, en ce dimanche, toutes les paroisses (et saint Germain des prés ne fait pas exception !) sont encore invitées à célébrer la journée mondiale des missions.

De fait, aujourd’hui encore, très nombreux sont ceux qui ne connaissent pas Jésus Christ, à commencer dans notre propre quartier. Comme le rappelait judicieusement Jean-Paul II : « la mission du Christ Rédempteur, confiée à l'Eglise, est encore loin de son accomplissement (…) ; un regard d'ensemble sur l'humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous employer de toutes nos forces à son service » (Redemptoris missio, § 1). Oui, la mission ad gentes demeure une grande urgence, à laquelle nous sommes tous appelés à participer. Elle n’est pas une activité bienveillante, qui relèverait de notre simple générosité ; elle un devoir ! Elle n’est pas quelque chose de surajouté, d’extérieur à notre activité quotidienne (quand j’aurai le temps), elle fait partie de notre nature même de chrétien ! Et c’est là d’ailleurs la source de notre joie !

 

Père Antoine de Folleville