« La question est un acte humain, on ne peut plus humain : elle traduit le désir de savoir, de connaître (…). Ceux qui posent des questions ne sont pas satisfaits. Ceux qui posent des questions sont animés d’une agitation qui pétille comme un symptôme de vitalité. Ceux qui ont réponses à tout ne s’interrogent sur rien. Ils pensent détenir la vérité dans leur poche, tel un stylo prêt à l’emploi. Dieu aime les questions, il les aime véritablement. Je pense qu’il aime d’avantage les questions que les réponses, parce que les réponses sont fermées, tandis que les questions restent ouvertes. Poser des questions revient donc à rester ouvert pour recevoir quelque chose qui peut nous dépasser. N’apporter que des réponses, c’est rester ancré dans sa propre vision des choses ». Pape François

Semaine 1

12 au 18 janvier
Curieux de Dieu

L’ange du Seigneur apparut à Moïse dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : « je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? ». Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse, Moïse », Il dit: Me voici ! » (Ex 3,2-4)
Moïse est intrigué par ce buisson en feu. Sa curiosité le pousse à faire un « détour pour voir». C’est ce que Dieu voit, et parce qu’il a fait ce détour, parce qu’il a été au bout de sa curiosité alors Dieu l’appelle. C’est ainsi que commence l’alliance entre Dieu et Moïse. Suis-je intrigué du mystère de Dieu, suis-je intrigué de Jésus et de ses gestes et paroles dans les évangiles. Suis-je intrigué par l’enseignement de l’Église. Mais cela ne suffit pas ! Est-ce que je fais un détour pour voir par moi-même, pour interroger et questionner. Comment dans ma prière même, j’interroge Dieu : Qui es-tu Seigneur ? Pourquoi m’aimes-tu autant ? Pourquoi permets-tu tant de souffrance ? Où es-tu Seigneur ?
→ Parmi nous, il y a ceux qui se forment à la formation paroissiale, au MCR, au catéchisme et à l’aumônerie des adolescents, dans les aumôneries étudiantes, avec EVEN ou les bâtisseurs. Ceux sont des curieux de Dieu !
Cette semaine :
 - Quel est le mystère de la foi qui m’interroge le plus ? Je prends le temps de l’écrire.
- Dans ma prière, J’interroge Dieu sur ce qui me préoccupe, et je prends un temps de silence.
- En lisant la Parole de Dieu, je m’interroge : pourquoi tel geste, telle parole ? Je relis le texte plusieurs fois.

Semaine 3

26 janvier au 1er février
Curieux avec mon entourage 

Entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était collecteur d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était petit de taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison ». (Lc 19,1-5)
J’aime à voir dans cet évangile la rencontre de deux curieux ! Bien souvent, nous pensons que nos contemporains ne sont pas intéressés par la question de Dieu. On s’imagine beaucoup de choses… la réalité c’est que nous sommes la plupart du temps assez pudiques sur ces questions. Zachée n’ose pas affronter la foule, il n’ose pas révéler sa curiosité alors qu’elle est bien présente. Heureusement, Jésus a repéré Zachée, il a décelé sa curiosité, alors il s’invite chez lui. Sans aucun doute, Jésus est curieux lui aussi de la curiosité de Zachée.
Comment suis-je curieux de mon collaborateur, de mon voisin, de la vendeuse ou de ma collègue ? Suis-je suffisamment curieux de lui pour savoir s’il est croyant, s’il a une spiritualité, si peut-être il a soif de Dieu ?
Cette semaine :
- Je fais un rapide examen des personnes que je rencontre mais que je connais peu : Parmi mes voisins, mes collègues, les étudiants de mon université, de mon école, dans mes engagements associatifs, parmi les autres familles de l’école, les amis de nos enfants, dans mon club de sport.
 - Je m’intéresse à elles et en particulier à leur spiritualité en leur posant des questions avec délicatesse.

Semaine 2

19 au 25 janvier
Curieux à Saint Germain des Prés

Prenons une comparaison : le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Dans le corps, Dieu a disposé les membres comme il l’a voulu. L’oeil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi»; la tête ne peut pas dire au pied : « Je n’ai pas besoin de vous ». Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci des uns des autres. (1Co 12, 12.18.25)
Saint Paul nous montre comment nous formons un corps. Avons-nous conscience du corps que nous formons à Saint Germain des Prés ? Suis-je curieux des différents membres qui sont chacun nécessaire au corps de notre paroisse ? Comment puis-je prendre conscience du fait que j’ai besoin de mon frère si je ne le connais pas ? Mon prochain est d’abord celui qui est proche de moi par la foi, par la proximité physique, par les rencontres régulières. Avant d’être curieux de ceux qui sont lointains, soyons d’abord curieux des membres de notre communauté paroissiale.

 

Cette semaine :
 - Les membre de la communauté : les prêtres, les séminaristes, les fidèles, les catéchumènes, les accueillis d’Hiver Solidaire. Aujourd’hui à la sortie de la messe, je prends le temps de saluer une personne que je ne connais pas encore, ou que je connais trop peu. Nous pouvons partager ensemble quelque chose qui nous a interpelé à la messe.
 - L’église de Saint Germain des Prés. Ai-je déjà pris le temps de visiter cette église que j’imagine peut-être déjà si bien connaitre en venant chaque semaine à la messe. Et pourtant…

Semaine 4

2 au 8 février
Entrer en dialogue et inviter

 Jésus demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes ». Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? ». Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !». (Mt 16,13-16)
Jésus dialogue avec ces disciples, il est curieux de ce que disent les gens sur lui, ou plutôt de ce que ces disciples ont retenu, ont entendu de la part des autres. A travers sa question, il les aide aussi à ouvrir leur coeur, à mettre des mots sur ce qu’ils pressentent. Jésus leur ouvre un chemin pour qu’ils puissent exprimer leur foi ! En réalité, c’est une aide que Jésus leur propose à travers cette question, c’est une perche tendue, une occasion de dire où ils en sont.
Observons bien combien se risquer à interroger notre prochain peut être une main tendue. Ouvrir le dialogue permet à l’autre de se situer, de dire ce qu’il a dans le cœur en liberté. L’interrogation en finesse permet de respecter le temps de l’autre tout en ouvrant les possibles. Dieu est le Dieu du dialogue, il envoie son Verbe à notre rencontre. Osons-nous aussi être disciple du Christ en ouvrant des dialogues. Découvrons qu’être curieux, c’est le premier pas pour être missionnaire.
Cette semaine :
                     - J’ose inviter au dimanche des curieux. Dites-lui personnellement que vous seriez très heureux s’il acceptait de vous accompagner à la messe du Dimanche des Curieux avant de venir prendre un verre avec vous, ou partager un repas avec vous.. Accueillez la réponse quelle qu’elle soit.