Edito du 11 septembre

Expérimenter la foi

Ça y est, c’est la rentrée ! Les traditionnelles inscriptions au catéchisme et à l’aumônerie ont repris et avec elles cette question angoissante pour un (nouveau) curé et ses vicaires :
y aura-t-il autant d’inscrits que l’an passé, voire plus ? Plus sérieusement, cette question traduit une inquiétude bien réelle dans beaucoup d’esprits, celle de la transmission de la foi. Reconnaissons-le, c’est un défi qui s’impose à l’Église aujourd’hui.

Il n’y a pas si longtemps encore, naître et devenir chrétien allaient de pair. La foi se transmettait avec l’ambiance culturelle, elle faisait partie des évidences communes. Avec l’avènement de la modernité, les représentations de la foi chrétienne qui demeurent dans les esprits sont souvent éclatées, chaotiques et partielles. Elles ne permettent pas de la rendre lisible ou désirable ; parfois même, elles la rendent haïssable. C’est ainsi que, par rapport aux formes héritées du christianisme, on assiste à une véritable rupture de transmission, à commencer bien souvent dans sa propre famille.

D’aucuns, avec un regard nostalgique, regretteront alors un passé où c’était forcément mieux avant (mais ce passé idéalisé a-t-il vraiment existé un jour ?).

D’autres au contraire (dont je suis), penseront que cette crise peut d’une certaine manière nous être salutaire. Car, en plus de nous obliger à retravailler le contenu de la foi (très concrètement en décidant cette année de nous former dans un des nombreux groupes de formation existants sur la paroisse : Dei Verbum, Even, aumôneries étudiantes…), elle nous incite à repenser la manière dont la foi doit être transmise.

De fait aujourd’hui, il ne s’agit plus tant de communiquer un savoir et une formation organique et systématique de la foi (même si c’est très important !) ; il ne s’agit plus tant de transmettre uniquement les vérités à croire, les commandements à observer, que de préparer surtout la rencontre du Christ. La Parole de Dieu et le message évangélique ne se réduisent pas à un seul contenu ou à la transmission des données de la foi, mais ils sont communion au Christ et au salut qu’il donne. En d’autres termes, si la foi ne transforme pas l’existence en profondeur, si elle n’est pas expérimentée, elle ne sera pas accueillie. Telle est la responsabilité qui nous incombe.

Voici donc le vœu que je formule en tant que nouveau curé et que je demande au Seigneur pour chacun de nous : puissions-nous, tout au long de cette année, être de véritables témoins du Christ ressuscité, alors seulement le monde croira les œuvres de Dieu.

 

Père Antoine de Folleville, curé