« Ta lèpre, écrit Jean Giono, c’est de l’amour inemployé ». La lèpre commence avec la perte de la sensibilité qui fait que les lépreux se blessent, sans s’en rendre compte, et que leurs plaies s’infectent. Si nous voulons éviter l’endurcissement du cœur, la perte de notre sensibilité spirituelle, il faut la cultiver dans une vie intérieure et sacramentelle plus intense et crier vers le Seigneur : « Prends pitié de nous ».
« Allez-vous montrer aux prêtres ». Quelle épreuve de la foi ! Ils pensaient sans doute que Jésus allait les toucher, prier sur eux. On pense toujours que Jésus va nous guérir de telle ou telle manière, mais il nous guérit à sa manière à lui et non selon nos plans trop humains. Ce sont les prêtres juifs qui, selon la loi de Moïse, ont le pouvoir de déclarer qu’un lépreux et purifié, et de le réintégrer dans la communauté. Les lépreux, confiants dans sa Parole, pleins de foi, partent sur la route, et c’est en chemin qu’ils sont purifiés. C’est pour nous un enseignement : nous avons tendance à marchander avec Dieu, en lui disant : « Si tu me donnes ceci, si j’obtiens cela, alors je me mettrai en route ». Et Jésus nous dit : « N’attends pas d’être un saint pour te mettre en route, car c’est sur la route que tu seras purifié. N’attends pas d’obtenir quelque chose pour marcher, mais marches et tu obtiendras tout ».
« L’un d’eux voyant qu’il avait été purifié, revint sur ses pas en glorifiant Dieu ». Lui va se montrer au seul véritable prêtre, capable de pardonner les péchés. C’est la louange et l’action de grâce qui procurent la guérison véritable. Les autres lépreux ont bien été guéris dans leur corps mais le lépreux samaritain reçoit la guérison véritable et le Salut de l’âme : « Relève-toi et va. Ta foi ta sauvé ».
Père Luc de Bellescize